every morning i shoot my pets

Doit voir/parler à son frère au mois une fois tous les deux jours ▽ Se touche les cheveux ou l'oreille dès qu'elle est nerveuse ▽ Est accro au chocolat ▽ N'aime toujours pas le café ▽ A peur des poissons ▽ Est maniaque chez les autres ▽ Bordélique chez elle ▽ Fume en cachette ▽ Ne tient pas vraiment l'alcool ▽ A le don pour se casser la figure ▽ Aime regarder des matchs de football américain ▽ Bois de la bière ▽ N'aime pas son rire ▽ A fait de la danse classique dans sa jeunesse ▽ A pris une année sabbatique l'année dernière pour faire le tour du monde ▽ Est vraiment maladroite quand elle s'y met ▽ Pratique la natation régulièrement ▽ Adore être sous l'eau

tell me the story about your first love

03 mars 1998

Cher journal,

Je sais que la dernière fois j'avais promis de revenir rapidement, et comme tu le vois, je n'ai pas tenu parole. On pourrait croire facilement que je suis une menteuse et qu'on ne peut pas compter sur moi, mais d'après ce que j'entends ce n'est pas le cas. Je dirais seulement que je suis pas mal occupée en ce moment, que je ne vois pas le temps passer, que je ne pense pas assez souvent à toi, que je n'ai pas toujours le courage de noircir tes pages …
Pourtant, te parler m'apporte toujours autant de bienfait, mais peut-être que déjà du haut de mes onze ans, j'ai peur de ne plus avoir l'âge de tenir un journal. Je me sens mal de te dire ça, tu n'y es pour rien, mais voilà, tu dois quand même te prendre en pleine poire un « j'ai honte de toi ». J'en suis désolée. Je vais quand même considérer que je suis excusée, et que tu es prêt à entendre tout ce que je vais te dire ce soir, parce que j'ai besoin d'en parler à quelqu'un, mais je ne me vois pas en parler à mon frère. C'est un garçon tu vois … pas que ça le rende idiot, mais il trouvera que c'est débile. Et puis il est dans sa période où il n'aime que ce qui est à la mode et que ses copains aiment aussi … J'espère que ça lui passera parce que ça le rend vraiment bête. Et c'est pas comme ça que je l'aime, même si je l'aime toujours hein.
Voilà je me pose des questions. On s'en pose tous bien sûr, à tout âge. En fait j'ai entendu mes parents discuter hier soir, j'étais en train de descendre les escaliers pour leur demander de signer un devoir. Ils ne m'ont pas entendu descendre, par contre moi j'ai entendu qu'ils parlaient de moi, du coup je me suis cachée et j'ai attendu, tout en tendant l'oreille.
Ma mère semblait triste et inquiète, mon père tentait de relativiser, lui expliquer que ce n'était rien, qu'il n'était pas inquiet. Il n'avait pas l'air de l'être pour moi, mais pour elle plutôt. Elle disait des choses bizarres, se demandait si j'étais normale, elle ne comprenait pas pourquoi j'avais plus de copains que de copines, pourquoi je préférais traîner avec mon frère plutôt qu'avec des filles, pourquoi j’allais faire du foot avec plus d'engouement que pour faire de la danse. Des trucs comme ça, elle se demandait si elle avait quelque chose de mal, si quelque chose n'allait pas rond avec moi. Pourquoi je n'avais pas envie de faire les magasins avec elle, alors que j'étais ravie d'aider mon père à bricoler. Pourquoi je ne la laissais jamais me coiffer, m'habiller, me déguiser …
Je ne m'étais rendu compte de rien jusqu'à présent, toutes mes passions et mes goûts me semblaient légitimes. Je ne pensais pas que mes choix pouvaient faire souffrir ma mère, et d'ailleurs je ne comprenais pas pourquoi ils la faisaient souffrir.
Je ne sais vraiment pas quoi penser de cette discussion, je suis remontée dans ma chambre, allongée sur mon lit, mains croisées derrière la nuque, j'essayais de comprendre quelque chose. J'ai fini par me poser plus de questions que ma mère. Pourtant, j'ai de bons résultats scolaires, j'ai des amis (filles et/ou garçons, même s'il est vrai que je m'entends mieux avec les garçons), j'ai des loisirs, je ne me chamaille pas trop avec mon frère. Je ne voyais vraiment pas où était le problème pour ma mère. Toutes les filles n'ont pas forcément envie de devenir des princesses, si ? Et si on n'a pas envie de devenir une princesse … qu'est ce qu'il y a de mal à ça ? Avoir les mains pleines de boue ne me dérange pas … en quoi cela fait-il de moi une enfant anormale ?
J'aurais vraiment aimé pouvoir en parler à Matt, il a toujours été là pour moi. Peut-être que c'est juste une illusion qu'il se donne devant ses copains. Peut-être qu'il saura me répondre finalement. Écoute je vais aller le voir, merci de m'avoir écouté. Maintenant je vais discrètement aller me faufiler sous ses couettes, comme je faisais quand j'étais plus petite et que j'avais peur du noir et de l’alligator sous mon lit … Oui vraiment, il était là pour moi, et je pense que malgré les airs qu'il prend en ce moment, il le sera toujours, il saura m'aider. Ou au moins me rassurer et me consoler.

20 août 2005

Le soleil n'était pas encore au plus haut dans le ciel, pourtant ses rayonnements n'en étaient pas pour le moins intenses. Fiona se félicita d'avoir pressé son frère pour l'aider à déménager. Plus vite ils auraient commencé, plus vite ils auraient terminé, et ils souffriraient d'autant moins de la chaleur. Fiona avait récupéré les clés de son nouvel appartement la veille. Elle occupait l'étage d'une de ces maisons victoriennes qui faisaient le paysage de San Francisco. La propriétaire, une dame d'un certain âge qui occupait le rez-de-chaussée, avait fait aménager les lieux pour en faire un charmant loft.
Pour l'instant, seules et la cuisine et la salle de bain étaient aménagées. Au milieu de la pièce à vivre traînait un duvet, une pile de livre et une tasse à moitié vide. Fiona avait tenu à passer cette première nuit dans son nouveau chez elle, même si les gros meubles n'arrivaient qu'aujourd'hui, avec Matt. Lorsque la sonnette retentit, la jolie brune contourna tant bien que mal une pile de cartons qui traînaient dans l'entrée, afin d'ouvrir la porte à son frère. « Hey ! Merci d'être venu, comment tu vas ? » dit-elle en le prenant dans ses bras. « Comment dire … j'aurais largement préféré profiter du soleil et de mon week-end plutôt que de me casser le tôt à porter des meubles … mais bon, qu'est-ce-que je ferais pas pour ma petite sœur ... » dit-il en souriant. Elle lui administra un coup de coude en réponse à sa taquinerie. « Bon trêve de bavardages ! Plus vite on s'y mettre plus vite tu pourras retourner profiter de ton week-end pour faire je ne sais quoi ! N'empêche que je trouve que ça aurait été plus simple que j’emménage chez toi ... ». Fiona avait pris une mine boudeuse et contrariée. Pas pour s'amuser à prendre un air de chien battu mais bel et bien parce qu'elle aurait largement préféré partager son appartement avec lui. Elle se plaisait ici, elle aimait avoir enfin son indépendance. Mais vivre séparée de son frère était vraiment quelque chose de douloureux et pesant pour elle.
Matt la prit dans ses bras, se balançant lentement de gauche à droite puis de droite à gauche pour la bercer doucement. « Parce que tu crois vraiment qu'il est possible qu'on vive ensemble jusqu'à la fin de nos jours ? » « Oui ... »  « Donc tu serais prête à rester célibataire toute ta vie et à sacrifier ma vie sentimentale pour qu'on puisse vivre ensemble ? »  « Arrête d'avoir tout le temps raison … t'es chiant ! » Matt s'écarta d'elle, plongea son regard dans ses yeux puis sourit tendrement, avant de l'embrasser sur le front. « Alors, arrête de dire des conneries et au boulot ! Au fait j'ai appelé Nolan pour qu'il vienne donner un coup de main … J'ai rien contre toi, mais je pense qu'il me sera d'une plus grande aide pour les armoires et compagnie ... ».
A l'entente du prénom du meilleur ami de son frère, le cœur de Fiona rata un battement, son souffle en fut coupé, elle toussa pour reprendre sa respiration. « Tout va bien Fio ? » Fiona s'éclaircit la gorge avant de répondre à son frère. « Je … euh … oui pardon, je sais pas où j'avais la tête. » Fiona avait vraiment du mal à comprendre ce qu'il pouvait bien se passer dans sa tête. Elle connaissait Nolan depuis un bon moment maintenant, plus jeune il avait passé beaucoup de temps chez eux, elle avait eu tout le loisir de faire sa connaissance, jouer avec lui etc. A vrai dire il l'avait toujours impressionnée, fascinée. C'était bête à dire comme ça, mais elle était simplement raide dingue de lui. Elle-même ne comprenait pas vraiment comment on pouvait rester aussi longtemps amoureuse de quelqu'un, mais voilà c'était comme ça. Chaque fois qu'elle le voyait, qu'elle entendait sa voix, qu'elle parlait de lui, elle devait tout mettre en œuvre pour ne pas rougir et être trois fois plus concentrée sur ses actes pour éviter de gaffer. Mais c'était peine perdue. De son côté Nolan ne se rendait compte de rien, après tout chaque fois qu'il la voyait, elle était dans cet état donc pour lui c'était normal, il imaginait que c'était la personnalité de Fiona qui voulait ça. Il trouvait ça mignon, après tout il la voyait comme sa propre petite sœur.

Plus tard dans l'après midi alors que Fiona était occupée à vider des cartons de vaisselle, les garçons installaient les derniers meubles. L'étudiante n'avait décroché que quelques mots de toute la journée. Après tout, que répondre à l'homme qu'on aime lorsqu'il nous salue d'une tape dans le dos comme un bon vieux copain … Fiona avait donc boudé presque tout du long, mine contrariée. Elle ne remarqua même pas Nolan qui la rejoignait dans la cuisine. « Euh, est-ce que je pourrais avoir un verre d'eau s'il te plaît ? » La jolie brune ne put retenir un petit cri, elle lâcha le verre qu'elle était en train d'essuyer, il explosa en petits morceaux au sol. « Fio ?! Tout va bien ?! » demanda Matt, inquiet, depuis la chambre « Oui ... » Sa voix n'était pas vraiment convaincante mais c'était tout ce qui avait pu sortir de sa bouche pour l'instant. Elle s'accroupit pour ramasser les éclats de verre. Nolan fit de même pour l'aider, il posa sa main sur son épaule. « Excuse moi, je ne voulais pas te faire peur ... » Fiona sursauta, elle s'était coupée du reste du monde et ne remarquait rien. Cependant, elle sentait clairement le contact de la main de Nolan sur sa peau et elle le ressentit comme une brûlure. Elle se dégagea d'un coup d'épaule, pas trop violent, ne voulant pas non plus paraître trop désagréable. Elle jeta les débris ramassés à la poubelle puis s'adressa, le regard fuyant à Nolan. « C'est rien, t'y es pour rien … Laisse ça, je vais nettoyer. Euh … tu voulais quoi ? Y a des verres dans le placard au-dessus du lavabo et tu trouveras de l'eau fraîche dans le frigo, enfin moyennement fraiche vu qu'on a branché le frigo il n'y qu'une heure … » Fiona sortit de la pièce en prenant soin de passer le plus possible de Nolan, qui avait l'air quelque peu perdu, pour rejoindre son frère dans la pièce voisine.
« Je me sens pas très bien, je vais aller prendre l'air un moment. Je prends mes clés, tu gardes le double, tu fermeras bien en partant, hein ? Interdiction de toucher aux cartons encore pleins, je ferais ça plus tard. Merci de m'avoir aidé aujourd'hui frangin, je n'y serais pas arrivé sans toi, j'arriverais à rien sans toi de toute façon ! » Elle se mit sur la pointe des pieds pour l'embrasser sur la joue avant de filer, sans même lancer un regard à Nolan.

13 octobre 2009

Le portable de Fiona se mit à vibrer sur la table. La jeune étudiante voulu se relever pour attraper l'engin et savoir de quoi il en retournait. Cependant, un violent mal de tête l'obligea à abandonner et à rester allonger. Elle se contenta de chercher son portable à tâtons. Victime de son habituelle maladresse, le portable chuta au sol. Comme souvent lorsque ce genre de choses lui arrivait, Fiona voulu s'empresser de jurer. Mais aucun son ne pu sortir de sa bouche, elle sentait sa gorge sèche. Elle se racla donc la gorge et se redressa tant bien que mal dans le lit en prenant appui sur ses bras, plutôt faibles. D'une main elle se frotta les yeux puis coiffa vaguement ses cheveux avant de les envoyer vers l'arrière de sa tête. Il lui suffit d'un bref regard pour comprendre qu'elle n'était pas chez elle. Son visage pivota vers la droite, un homme se tenait étendu à ses côtés, en train de s'agiter, le portable avait du le déranger aussi et il ne tarderait pas à se réveiller. D'un geste réflexe, Fiona ramena les draps sur sa poitrine dénudée. Après quoi elle se pencha pour récupérer son téléphone. Son frère venait d'essayer de la joindre, il lui avait laissé un message.
Il était inquiet, il s'étonnait de ne pas avoir réussi à la joindre de la soirée et toujours pas ce matin. Il était passé à son appartement et il était au courant qu'elle n'y avait pas dormi une fois de plus. Il était lassée de son comportement, il ne comprenait pas, peut-être qu'il faudrait qu'ils parlent sérieusement, assez rapidement.
Fiona soupira, ce qui eut pour résultat de terminer de réveiller le charmant propriétaire des lieux. « Salut, bien dormi mon ange ? » Il se redressa et vint se coller contre Fiona, caressant ses bras, l'embrassant dans le cou. Elle ne lui accorda qu'un regard furtif, se focalisant sur le mur face à elle pour éviter de devenir violente. Elle se mordit la lèvre inférieure presque jusqu'au sang. « Bon, je vais me doucher, après j'irais nous chercher des croissants à la boulangerie du coin. Tu viens avec moi ? » De nouveau Fiona s'éclaircit la voix pour lui répondre, plutôt gênée « Ca ira merci, hier soir m'a suffit. » « Bon … comme tu veux, si tu changes d'avis tu sais où me trouver »
Lorsqu'elle fut enfin seule, Fiona soupira de soulagement et s'empressa de ramasser ses affaires pour se rhabiller. Une fois son jean et son t-shirt enfilé, elle partit quelques instants à la recherche de ses chaussures et de son sac. Quand elle eut récupéré toutes ses affaires, elle regarda longuement le studio dans lequel elle se trouvait, ainsi que la porte qui donnait sur la salle de bain, d'où on entendait toujours l'eau couler. Décidément, son frère avait raison, comme toujours après tout. Elle avait en ce moment le don pour se foutre dans les plans foireux avec des inconnus. Et cela finirait mal un de ses quatre.
L'eau s'arrêta de couler. Il n'en fallut pas moins à Fiona pour qu'elle se précipite vers la sortie et claque la porte derrière elle. Elle entendit ensuite vaguement une voix masculine ronchonner derrière elle. Mais elle était déjà loin, en route vers sa propre salle de bain. Là où elle se ferait couler un bon bain, où elle pourrait rester plusieurs minutes d'affilé sous l'eau pour réfléchir.
Certains aiment courir, ou faire d'autres sports du même genre pour faire du tri dans leurs pensées, leurs sentiments, faire le point sur leurs problèmes. Fiona elle, fait ça soit en nageant, soit sous l'eau dans sa baignoire. Elle aimait le silence qui l'entourait dans ses moments-là. Certains disent que c'est apaisant parce que cela nous rappelle le temps où l'on était encore dans le ventre de notre mère. Fiona se moquait de savoir pourquoi cela lui faisait du bien, tant que cela fonctionnait.

Fiona s'enroula une serviette autour du corps et une autre autour de ses cheveux. Elle avait du entrer dans sa salle de bain il y a bien quarante minutes de ça, et elle n'en sortait que maintenant. Elle avait eu de quoi réfléchir, du temps pour prendre des résolutions. Elle savait pertinemment qu'elle n'arriverait à rien en continuant à sortir ainsi et à coucher avec des inconnus, surtout si elle ne comptait pas les revoir par la suite. Ces rencontres ne lui apportait rien, elle en avait bien conscience. Elle était pompette les trois quarts du temps, elle ne se souvenait donc même pas de la soirée. A quoi ça servait de continuer ? Ne pas se retrouver seule le soir dans son lit ? Avoir l'impression de se sentir aimée quelques instants ? Sûrement … Ne pas penser à lui ? C'était quasi sûr, sauf qu'il lui avait fallu tout ce temps pour s'en rendre compte. Elle était consciente qu'elle attendait l'impossible. Pourtant elle n'arrivait pas à passer à autre chose. Aucun homme, rien n'avait autant d'effet sur elle que lui. Si ce n'est peut-être ses études.
C'est pourquoi ce matin-là, enfin aux alentours de midi, Fiona décida qu'il était temps qu'elle prenne du recul, qu'elle s'éloigne de lui et de tout ce qui pouvait le lui rappeler. Elle avait besoin de prendre l'air, des vacances, d'essayer de tourner la page en faisant autre chose.
Voilà comment en quarante minutes, Fiona Cassidy Day-Powell a pris la décision de prendre une année sabbatique pour aller faire le tour du monde.

25 mai 2011

Cela fait six mois que Fiona est revenue sur San Francisco. Elle a reprit ses études pour devenir archéologue, elle termine d'ailleurs sa dernière année après quoi il ne lui restera plus qu'à trouver des stages pour travailler. A côté de ça elle travaille au musée d'histoire naturelle où elle fait surtout faire des visites, se servant de ses connaissances en histoire.
Côté cœur on peut dire qu'elle s'est calmée. Elle n'est plus du genre à sauter d'homme en homme. Même s'il faut avouer qu'elle a perdu espoir en matière d'amour. Malgré son année sabbatique, Nolan lui fait toujours autant d'effet. Elle attend donc que cela devienne réciproque, où de trouver un homme qui lui fera autant, si ce n'est plus d'effet. Même si elle n'y croit pas vraiment.
Fiona est toujours aussi proche de son frère, elle était vraiment contente de le retrouver, elle sait pertinemment qu'aujourd'hui elle ne pourrait plus rester aussi longtemps séparée de lui.