every morning i shoot my pets

Le jeune homme est extrêmement indécis. Il change d'avis comme de chaussette ▽ Il est loin d'être bête, mais il est également loin d'être intelligent. Il invente souvent des mots sans s'en rendre compte et fait des remarques qui font rire tout le monde sauf lui ▽ très gamin et immature, il s'amuse avec n'importe quoi comme un petit enfant ▽ il lui est impossible d'avoir une discussion sérieuse, en dehors de son cadre de travail ▽ il n'y a rien à voir entre le Friedrich professeur et l'homme ▽ il a douze ans dans sa tête ▽ vrai romantique, il est capable de prévoir la parfaite soirée pour une fille qu'il a rencontré il y a deux jours ▽ car oui, c'est un vrai cœur d'artichaut … ▽ son groupe préféré est THE DOORS ▽ il adore rouler des yeux ▽ se mord la lèvre constamment quand il est gêné ▽ et il est souvent gêné ▽ est très sociable et drôle, ce qui fait qu'on l'aime facilement ▽ est incapable de se faire des ennemis tellement il est adorable ▽ est très fidèle et ne pourrait jamais tromper sa petite amie ▽ a eu sa première petite amie à 17 ans, avant on le pensait gay ▽ n'a jamais été fort en cours et a décidé de devenir professeur juste pour coller ses élèves ▽ est le genre de professeur super strict que personne ne souhaite avoir ▽ tient très mal l'alcool ▽ danse comme une patate. Pire qu'une patate.

tell me the story about your first love

Je n'avais jamais connu l'abandon, alors je ne pouvais certainement pas me représenter ce qu'elle allait ressentir lorsqu'elle allait se rendre compte que j'étais parti. Non, ma mère était toujours restée ma mère, et la femme de mon père, qui était toujours resté mon père. Même s'ils se détestaient, même s'ils se disputaient tous les jours et que je pleurais jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent, jamais ils n'avaient divorcé. Je priais pour qu'ils le fassent. Est-ce étrange ? Un petit garçon qui souhaite que ses parents se séparent. Mais si vous aviez connu les deux spécimens qu'étaient mes géniteurs, vous auriez compris. Ils auraient très bien pu être chasseurs de nazis qu'ils n'auraient pas été plus cruels qu'à présent. Ils étaient stricts, sadiques, et aimaient sortir la ceinture à tous les moments de la journée pour me « donner une bonne correction. » J'étais pourtant un enfant sage, bien trop sage. Je faisais mes devoirs, et je rapportais des bonnes notes à la maison. Il fallait pourtant trouver à chaque fois une raison pour me battre, pour me faire sentir les coups sur ma peau nue, pour qu'elle prenne cette teinte rouge synonyme d'afflux de sang. J'avais droit à tout. La douche glacée, les jours de jeun non voulu, et d'autres. Une assistante sociale aurait pâli d'horreur devant l'attitude qu'avaient avec moi mes parents. Seulement, jamais personne ne s'est intéressé à mon cas. Pas une maitresse, pas une gentille parente d'élève, personne. J'étais comme invisible. Tous les jours, je priais pour que quelqu'un me sorte de cette horreur et chaque jour, j'étais déçu. Mais ce n'était plus comme ça, maintenant. J'avais réussi à sortir de l'enfer qu'était la maison familiale et je m'étais fait une petite vie. Qu'est-ce que j'avais voulu devenir ? Professeur. Peut-être en l'honneur de tous ceux devant lesquels j'étais passé et qui n'avaient rien remarqué de mes blessures.

J'avais vite compris qu'être parfait ne servait en rien. Alors, j'étais devenu une petite crapule gamine qui ne faisait que des bêtises. Est-ce que je faisais une bêtise ? Surement. Je quittais la seule personne qui m'avait jamais aimé, et je ne ressentais aucune tristesse. Pas de regret. Je ne ressentais rien. Parce que j'étais une créature insensible et que cela ne changerait jamais. Je me haïssais. Pourquoi étais-je ainsi ? Pourquoi est-ce que j'abandonnais les autres quand personne ne m'abandonnait, moi ? Pourquoi étais-je si différent selon que je me trouvais devant une bande d'adolescents plus débile que moi ou devant l'amour de ma vie ? Je ne pouvais pas me projeter. C'était impossible. Je vivais au jour le jour et jamais je n'aurais réussi à me voir dans l'avenir et à dire, d'accord, je serai ça. Si j'étais venu aux Etats Unis, c'était uniquement pour apprendre l'anglais. Ce fut dur et éprouvant, mais j'y étais arrivé. Et maintenant ? C'était bon, je devais repartir en Allemagne. Même si j'avais une vie ici, j'avais des amis ici, j'avais une petite amie ici .. Non, je ne me retournais même pas. Je prenais ma valise et je me dirigeais vers l'avion qui me ramenait dans mon pays natal, sans même une once de regret. J'étais abject. N'importe qui m'aurait haï pour ce que je faisais et pourtant, personne ne le faisait. J'en avais l'impression, tout du moins. Prévenu ? Pourquoi aurais-je prévenu ? J'abandonnais, je n'allais pas donner un préavis.

Ainsi, je partais. Sans regarder derrière moi.

Qui aurait su que dans un an exactement, je foulerais les mêmes couloirs d'aéroport dans le sens inverse ?